Un élan de nostalgie

Affichage de 1 message (sur 1 au total)
  • Auteur
    Messages
  • #1423
    Marina de Girodelle
    Senior Moderator
    @marina-de-girodelle

    Disclaimer :  Lady Oscar est l’oeuvre de Riyoko Ikeda.

    Résumé :  Le jour de ses 67 ans ravive bien des souvenirs dans l’esprit de l’ambassadeur d’Autriche.

    Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de fandom méconnu + 20 avril : Le Comte de Mercy-Argenteau.

    Un élan de nostalgie

    Aujourd’hui, il fête ses soixante-sept printemps. Pourtant, il a la sensation d’en avoir au moins vingt de plus. En ce vingt avril dix-sept cent quatre-vingt-quatorze, le Comte de Mercy-Argenteau est assis dans son fauteuil, ses mains tenant un mouchoir un peu passé, ses doigts caressant sans pouvoir s’arrêter le F de son prénom si élégamment brodé.

    Ce mouchoir, c’est Marie-Antoinette qui le lui a confectionné.

    Elle le lui a offert pour son anniversaire, le vingt avril dix-sept cent soixante-et-onze, un peu moins d’un an après son mariage. L’adolescente n’était alors encore qu’une enfant, toute jeune dauphine au rire si facile, à la joie si franche, qui était loin de s’imaginer le funeste destin qui l’attendait. A dire vrai, personne n’aurait pu s’y attendre…

    C’était il y a vingt-trois ans et pourtant, il s’en souvient comme si c’était hier.

    Il se souvient du sourire malicieux de la plus jeune fille de l’Impératrice, son excitation alors qu’il déballait avec soin le paquet qu’elle lui avait tendu, son angoisse quand elle se demandait si son présent lui faisait plaisir.

    Il se remémore ses larmes, son émotion, face à ce cadeau fait et offert avec le cœur. L’archiduchesse avait pris le temps de lui faire quelque chose elle-même parce qu’elle l’estimait, qu’elle l’appréciait, qu’elle le voyait en ami. Et lui, il se rappelle lui avoir avoué que c’était la plus belle surprise qu’il avait reçue de toute son existence.

    Lui qui avait voué sa vie à l’Empire, qui n’avait jamais pris femme, qui n’avait jamais engendré d’enfant, il avait cependant, en cet instant, l’impression de connaître ce sentiment d’adoration, de plaisir, de fierté, qu’un père porte à sa fille et en vérité, s’il avait eu le bonheur et l’honneur d’engendrer une descendance, il aurait aimé avoir une petite fille en tout point comme sa petite protégée autrichienne…

    Protégée qui est morte sur l’échafaud quelques mois plus tôt.

    Morte digne, fière, la tête haute, en véritable reine de France, en parfaite fille de Marie-Thérèse.

    Il avait eu un malaise en apprenant la nouvelle, on avait même craint une attaque et s’il s’était réveillé, il ne s’est jamais réellement remis, et pour cause…

    En assassinant la reine, car à ses yeux c’est un meurtre, c’est également sa jeunesse que l’on piétine.

    Et puis, après tout, un parent, même moral ou de cœur, ne peut se remettre de la mort de son enfant chérie.

    Aujourd’hui plus que les autres jours, il se souvient de sa jeune princesse et espère que Dieu l’a accueillie à sa droite…

    Le noble sent ses jours comptés et il n’a désormais plus qu’un vœu en ce jour si spécial :

    Etre autorisé à la retrouver quand son tour viendra.

    FIN

    ~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!

Affichage de 1 message (sur 1 au total)
  • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.