Répondre à : L’inconnue qui lui fait face

LADY OSCAR / LA ROSE DE VERSAILLES Les fanfictions Les vignettes (one shot) L’inconnue qui lui fait face Répondre à : L’inconnue qui lui fait face

#1277
Marina de Girodelle
Senior Moderator
@marina-de-girodelle

Disclaimer : Lady Oscar est l’oeuvre de Riyoko Ikeda, cet écrit est un écrit de fan, je ne gagne rien, sinon des reviews et les reviews ne permettent pas d’acheter des spaghettis.

 

Résumé : Alors que Marie-Antoinette observe le portrait d’elle qui sera envoyé à son futur époux, l’archiduchesse ne peut s’empêcher de se dire que la femme qui lui fait face est une étrangère.

L’inconnue qui lui fait face

Un autre regard

 

Derrière lui, son grand-père s’extasie sur la joliesse des traits de l’archiduchesse. Ses tantes répondent, la voix teintée de mesquinerie, que le peintre a sans aucun doute gommé sa lippe habsbourgeoise. Louis-Auguste, lui, a un sentiment mitigé. La jeune fille qui lui fait face est jolie, assurément. Mais il y a quelque chose qui cloche. Il n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Pourtant, tout est beau, tout est réussi dans ce pastel. Les teintes sont douces, harmonieuses. Le sujet semble digne, gentil, sage plus mature que son âge réel. Le problème, c’est qu’il en est ainsi pour presque la majorité des portraits. Pas tous, bien évidemment. Quand il regarde le tableau de sa grand-mère, la reine Marie, dans sa robe de velours rouge, il retrouve la bonté qui émanait d’elle, son affection. Ce que Ducreux a voulu lui montrer aujourd’hui avec cette image de Marie-Antoinette elle-même, ce n’est pas Marie-Antoinette. C’est une reine, une épouse. On veut le convaincre qu’elle est le bon choix pour l’avenir. On lui montre la perfection. L’ironie, c’est que ce n’est pas lui qu’il faut persuader alors que c’est bien lui qui a devoir lui passer la bague au doigt.

– Allons, mes filles ! Plaisante Louis XV. On ne peut décemment pas blâmer ce cher Ducreux d’avoir un peu flatté son modèle ! La princesse est mignonne comme un cœur, le peintre aura juste voulu accentuer sa joliesse !

Oui, le roi a sans doute raison. Mais soudain, le dauphin prend peur. Et si Ducreux n’avait pas « menti » ? Et si Marie-Antoinette était aussi belle que sur ce tableau ? Si elle en était la copie conforme ? A défaut de s’aimer, s’entendraient-ils au moins ? Seraient-ils amis qui auraient, à défaut de passion, une tendresse sincère ? Pour tout l’amour et le respect qu’il éprouve pour le souverain, il ne se voit pas prendre une maîtresse. Il voudrait pour lui la même chose que ses parents ont eu : un mariage heureux, basé sur le respect, le devoir et oui, il ose le dire, il ose le souhaiter, un mariage de raison qui se transforme en mariage d’amour. Il sait qu’il a peu d’avantages alors il voudrait au moins cela, une union sans haine et complice.

– Elle n’a qu’un an de moins que vous. Lui glisse son grand-père comme s’il avait lu ses pensées. On m’a rapporté qu’elle aime danser, le théâtre et qu’elle ne serait pas mauvaise à cheval. Vous vous trouverez des passions communes, à n’en point douter.

Cela le rassure à peine. Mais il n’est pas en contrôle de sa propre vie. Les dés en sont jetés. C’est elle qu’il épousera parce que c’est ce que l’on attend de lui. L’adolescent détaille encore l’image qu’il a sous les yeux et il l’admet : malgré cette chose qui lui semble anormale, sa future épouse le fascine déjà.

FIN

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!