La sultane française

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    Marina de Girodelle
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    @marina-de-girodelle

    Disclaimer : Magnificent Century Kösem est l’oeuvre de Yılmaz Şahin. Lady Oscar est l’oeuvre de Riyoko Ikeda.

    Résumé :  Rien n’avait prédestiné Marie-Thérèse à devenir l’épouse légale d’Osman II. Rien, sinon le Ciel lui-même.

    Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (41/50) + Roulette surprise 1 : Lady Oscar – Marie-Thérèse de France + Copc d’écrire un Osman II/Marie-Thérèse de France et la timeline va se faire voir ? + Quatre aspects de… Justlin’s Family (partie 2) : ¾ : Starck : Écrire sur Shireen (GoT) ou écrire sur un crossover + Scorpion : Osman II (MC) + Osman II

    La sultane française

     

    Si ses parents pouvaient la voir, elle sait qu’ils auraient des sentiments mitigés : ils seraient heureux de la voir si comblée, avec son bébé entre les bras, aimée sincèrement d’un homme bon et respectueux, traitée avec la déférence qui lui est due en raison de son rang.

    Sauf qu’il n’est pas catholique.

    Sauf qu’elle a abandonné son nom, sa foi, pour devenir parfaitement turque.

    Des sacrifices qu’elle a faits en son âme et conscience, sans aucun regret.

    La chrétienté peut bien se moquer d’elle et la honnir quand elle l’a abandonnée : quand la Révolution a éclaté, ce n’est pas le Vatican, terre de tous les chrétiens, ou l’Autriche, la terre de sa mère, qui l’a secourue.

    C’est l’Empire Ottoman.

    A l’instar de François I et de Soliman le Magnifique, Louis XVI avait eu des relations épistolaires cordiales voire amicales avec le sultan Ahmed I, au point de pleurer sa mort quand la nouvelle leur est parvenue. Et quand la France est devenue folle, quand ils se sont retrouvés dans la Tour du Temple, c’est son fils, Osman II, qui a tenté de leur porter secours à tous, au nom de ce lien entre leurs pays. Il avait proposé de les accueillir en son royaume, de les garder confinés en son empire, des prisonniers politiques sur le papier, qui auraient été traités avec les égards à Istanbul. En échange, il y avait la promesse de paix entre les nations. Quand ils ont refusé, il a osé une autre carte, malgré le sang de Marie-Antoinette : les aider dans la guerre contre l’Autriche. Ils leur confiaient les Capet, il les aidait contre les Habsbourg, lui qui voulait faire le siège de Vienne, et le réussir contrairement à son aïeul.

    Ils ont tout fait traîner.

    De la famille royale, il n’y a plus qu’elle.

    Marie-Thérèse l’admet, elle avait eu peu à l’idée de quitter l’Europe pour une terre où on ne priait pas le même dieu. Sauf qu’Osman l’avait accueillie avec tant d’amitié qu’elle s’était sentie de suite chez elle et, chose extraordinaire : il la laissait prier selon sa foi.

    Osman II, dit le Jeune, avait dix-sept ans, comme elle, lors de leur rencontre. Il était alors le père de trois enfants : deux sehzades et une sultane. Son grand amour, la sultane Meleksima, avait été emportée par la maladie, et Akile, son épouse légale avec laquelle il avait contracté mariage pour des raisons politiques, était morte en couches en mettant au monde ses jumeaux. Le jeune sultan était beau, très beau : des grands yeux noirs, des cheveux de jais ras, un teint olivâtre, une mâchoire franche et le nez roman. Il était très différent des français, aussi : il ne flattait pas. Il complimentait réellement. Comme elle, il aimait les livres, la musique, la poésie et surtout, il l’écoutait. Ses avis, même sur la politique de la France, l’intéressait.

    Et peu à peu, on ne les voyait jamais plus l’un sans l’autre, le sourire du padichah renaissait après la perte de celle qu’il avait aimée, et de celle qu’il avait estimée à défaut d’aimer.

    Elle, elle s’était dit que Dieu l’avait envoyée auprès d’Osman pour la sauver, lui donner une chance de renaître, et Allah l’avait laissée s’acclimater sans heurt.

    Marie-Thérèse s’est convertie.

    Elle porte désormais le nom d’Hatice Gulbahar.

    Osman l’a épousée, même si la notion d’épouser une femme libre reste bizarre aux yeux de son peuple, qui s’habitue petit à petit à la modernité de son leader. Elle-même, elle doit toujours se faire à l’idée qu’il a un harem, qu’on attend de lui qu’il en ait un, relativise en se disant que ce n’est pas si différent des européens qui ont une légitime et pléthore de maîtresses. Peu lui importe, tant qu’il ne cesse pas de l’aimer.

    Assis à ses côtés, il observe leur fille comme si elle était la huitième merveille du monde, son cœur déjà conquis par cette enfant qu’il a aidé à créer.

    -Je suis désolée. Ce n’est pas un sehzade.

    -Allah nous a envoyé exactement ce qu’il nous fallait. Une fille qui est aussi belle que sa mère.

    Il lui embrasse la tempe. Ömer, Mustafa et Zeynep ont une nouvelle compagne pour leur pouponnière.

    -Notre petite Emel.

    Emel.

    L’espoir.

    Oui, si elle peut vivre ce bonheur parfait, c’est aussi grâce à ce sentiment si puissant.

    FIN

     

     

    ~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!

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