Etre sa propre sauveuse

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    Marina de Girodelle
    Senior Moderator
    @marina-de-girodelle

    Disclaimer :  Lady Oscar est l’oeuvre de Riyoko Ikeda.

    Résumé : Face au choix qu’on veut lui imposer, Rosalie réalise une chose : il n’y a personne pour la sauver. Sauf elle-même.

    Note de l’auteur : Cet écrit a été réalisé dans le cadre de l’atelier du Discord « La Fabrique à Plumes» du 08/02/2023. Soirée prompt et musique. N°3 – LESLEY GORE YOU DON’T OWN ME

    Liste des dettes du discord « Défis Galactiques » :  50 nuances de fandom méconnu (46/50) + Quatre aspects de… personnages de la Passeuse de mots : ¼ : Arya : Ecrire sur une jeune fille ou sur Marinette (MLB)

    Etre sa propre sauveuse

    Rosalie s’en veut d’avoir eu ne serait-ce qu’un rayon d’espoir dans le monstre qu’est celle qui lui a donné le jour. Qu’attendait-elle, après tout, d’un emménagement forcé ? C’était cela ou risquer la réputation, la liberté d’Oscar. Mais le temps avait passé et le séjour chez les Polignac avait été, en vérité, presque plaisant. Elle était traitée avec considération, l’époux de sa génitrice était gentil sans en faire trop et l’autre, eh bien, elle avait cru, l’espace d’un instant, qu’elle cherchait à la découvrir, elle qui avait dû l’abandonner à la naissance.

    La pauvre, douce, mignonne petite sotte.

    Jeanne avait raison, elle n’est que cela : une petite sotte avec des idées et des rêves aussi sots qu’elle, qui n’apprendrait jamais.

    La nouvelle est tombée : on veut lui faire épouser le duc de Guiche.

    Celui qui a poussé Charlotte, onze ans, au suicide.

    Sa «mère » aurait nui à Oscar, sans l’ombre d’un doute, mais l’occasion était trop belle : puisqu’elle a retrouvé sa bâtarde, qu’elle peut avoir le grappin dessus, elle peut bien remplacer une fille par une autre…

    You don’t own me, I’m not just one of your many toys
    You don’t own me, don’t say I can’t go with other boys

    C’est là qu’elle réalise soudain que toute sa vie, elle n’a fait qu’écouter les autres, suivre le chemin qu’on lui a indiqué.

    Elle a écouté sa vraie maman en fille dévouée jusqu’à ce que la Mort les sépare.

    Elle a écouté Oscar, ses paroles, ses leçons, pour devenir forte, une autre femme, capable de se prendre en main et aussi, elle a pris, comme désiré par la colonelle, le sentier l’éloignant de la vengeance, du matricide, d’un sang qu’elle n’aurait jamais pu laver de ses mains.

    Elle a écouté Madame de Polignac, ses menaces et aujourd’hui, elle se retrouve presque devant l’allée qui la mènera à l’autel pour élever un peu plus le nom honni de cette part d’elle qu’elle déteste.

    Non.

    C’est ce qui tourne en boucle dans sa tête.

    Non.

    Jamais plus.

    You don’t own me, don’t try to change me in any way
    You don’t own me, don’t tie me down ’cause I’d never stay

    Oh, I don’t tell you what to say
    I don’t tell you what to do
    So just let me be myself
    That’s all I ask of you

    Choisir par soi-même est effrayant, suivre est confortable… mais qui ne dit mot consent. Cela serait consentir à ce que son âme rejette en bloc. Et puisque les actes valent plus que les mots, alors, sans un bruit, elle partira.

    Elle retournera là où est sa place, elle redeviendra celle qu’elle a toujours été, qu’elle n’a jamais cessé d’être même sous les beaux atours, les parures et les coiffures apprêtées.

    Elle est Rosalie Lamorlière, une anonyme parmi tant d’autres des bas-fonds parisiens.

    C’est là, dans la misère, parmi les gens de peu, qu’elle est pourtant la plus heureuse.

    C’est là qu’elle sera la plus libre.

    FIN

    ~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!

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