Répondre à : La part du lion [Game of Thrones/Lady Oscar]

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#608
Marina de Girodelle
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La Part du Lion

Chapitre 8 : Union et Réunions

 

– Comme toujours, quand cela concerne Lancel, c’est l’exception qui confirme la règle. Pensa son père en voyant arriver au loin le carrosse qui amenait les deux femmes de sa vie.

Kevan Lannister n’avait jamais amené sa femme à la cour du roi Robert ou à la cour de son prédécesseur, le roi Aerys II « le Fol » Targaryen, ce qui ne manquait jamais de surprendre les gens. Lui qui était connu pour porter à sa femme un amour sincère, il restait parfois pendant presque deux ans sans la voir à cause de ses devoirs envers le royaume. Bien sûr que Dorna lui manquait, mais il préférait souffrir mille fois de son absence que de la rendre malheureuse. Son épouse était une femme simple, pure et honnête. Dans une cour royale, plongée dans un bain de venins de courtisans, de complots, de mensonges, de trahisons, elle aurait très vite dépéri. Elle était bien trop gentille pour survivre dans un tel microcosme en huit-clos. Ils l’auraient brisée, ils auraient fait éclater en mille morceaux toutes ses croyances. Ils détruiraient qui elle était et cela, il ne le permettrait jamais. Mais là, l’événement appelait à ce qu’il fasse une entorse à cette tradition.

Lancel allait se marier et demeurer en France.

Il y avait de fortes chances pour qu’elle ne le revoit que dans des années, voire jamais. Il ne la priverait pas de la joie de voir leur aîné convoler sous le regard des Dieux et des hommes avant d’entamer une nouvelle période de sa vie sur une terre nouvelle et pourtant si ancrée en lui, en son sang donné par Oscar de Jarjayes et par André Grandier. La nouvelle de l’arrivée de sa mère avait comblé Lancel de joie. L’homme fut d’ailleurs surpris par celle qui avait mis au monde son fils :

Oscar avait proposé à Kevan que Dorna et Janei demeurent au château de Jarjayes le temps de leur séjour.

Et connaissant la colonelle, il savait qu’il n’y avait aucune contrepartie cachée. Elle avait simplement appris que son épouse ne serait pas bien dans une cour royale. Elle avait simplement pensé que sa maison serait un compromis idéal : proche du château mais déjà retiré en campagne, au calme. Et dans le même temps, cela donnait à ces femmes liées par le Destin l’occasion de se rencontrer enfin. C’était donc devant la grande porte du château qu’il attendait que les voyageuses arrivent. Oscar, en sa qualité d’héritière Jarjayes, attendait avec lui. André était resté en retrait.

La jeune femme observa l’étranger se rendre à la rencontre du carrosse désormais immobile. En descendit une femme de taille moyenne. Elle semblait plus jeune que son époux. Selon Oscar, il devait y avoir peut-être six ou sept ans, si ce n’était plus. Elle avait de longs cheveux fins et blonds, son visage était d’un ovale parfait. Les yeux verts, elle était menue. Elle avait peu de poitrine, peu de menton et si elle n’était guère une beauté parfaite, il y avait un je-ne-sais-quoi chez elle qui la rendait attirante et adorable. D’ailleurs, son mari en semblait parfaitement épris, à en juger par le tendre baiser qu’il déposa sur ses lèvres avant d’embrasser le front de sa dernière-née. L’enfant devait avoir un peu plus d’un an et déjà, les traits Lannister apparaissaient sur elle :

Des traits fins et réguliers, des cheveux blonds qui étaient d’une couleur sable contrairement à sa royale cousine Cersei et des yeux verts. Quand il les vit, Lancel eut le sourire d’un enfant à qui on venait de faire un présent merveilleux, faisant pétiller son regard émeraude. Il s’élança vers elle, oubliant toute convention, le mot « Maman » s’échappant de ses lèvres dans son excitation. Ce qui ne manqua pas de faire sourire son père. Oscar le regarda étreindre chaleureusement celle qui l’avait élevé et prendre dans ses bras sa toute jeune sœur. Sous peu, les jumeaux Martyn et Willem vinrent compléter le tableau.

– Quand je vois l’amour qui les lient, quand je vois un tel tableau si touchant dans sa sincérité, je suis bien forcée d’admettre une fois de plus qu’ils sont la famille de Lancel. Je lui ai donné la vie, eux ils lui ont donné le principal et l’essentiel. Si je m’en doutais déjà, j’ai désormais la confirmation qu’il a eu une enfance heureuse. C’est ce qui m’importe le plus. Pensa la soldate française

Elle vit le regard de la mère se poser sur elle avant d’échanger un regard avec son époux. Aucun mot et pourtant, tout était dit. Kevan mena ses enfants à l’intérieur, laissant Dorna face à Oscar et à André.

– Lady Lannister, c’est un honneur que de vous recevoir sur nos terres. Commença-t-elle
– Tout comme c’est un honneur que de rencontrer les géniteurs de mon fils. Compléta Dorna avec un sourire avant d’ajouter ses remerciements pour l’hébergement

Le trio s’installa dans un salon. Dorna expliqua que son mari lui avait expliqué par écrit toute l’histoire qui liait Oscar et André à Lancel. Bien qu’elle eût été horrifiée à l’idée qu’un homme puisse vouloir assassiner son petit-fils, elle admit sa honte que de ne pas se sentir effondrée à l’idée d’une mère séparée de son enfant. Elle compatissait, bien sincèrement d’ailleurs, mais cette histoire avait amené Lancel dans sa vie et il était, selon elle, l’un des plus beaux cadeaux que les Dieux lui avaient offert. Oscar la comprenait. La westerosi les remercia également pour le geste qu’ils faisaient. Cela donnait à Lancel un avenir radieux, cela rendait Lancel heureux et ce qui rendait Lancel heureux la rendait heureuse. Même si elle ne pouvait plus le voir aussi facilement et aussi souvent qu’avant, le savoir épanoui et aimé était suffisant pour elle. C’était tout ce qu’elle avait souhaité pour l’aîné de ses enfants. Pour tous ses enfants. Et si le fait que Lancel devait rester dans ce pays le rendait heureux, alors Dorna trouvait que cela était le juste prix à payer.

 

XXXXX

 

Lancel déposa un léger baiser sur le front de sa sœur alors qu’il venait de la coucher dans un berceau, prêté par une Madame de Jarjayes ravie de pouvoir voir l’objet servir à nouveau dans sa demeure. Janei avait été très sage pendant le voyage mais elle était fatiguée. Quant à ses frères, ils étaient assis dans une pièce adjacente, les portes ouvertes. Ainsi, les trois garçons pouvaient veiller sur la petite fille. Leur père était parti régler des affaires importantes avec le chef de la famille Jarjayes ainsi qu’avec l’héritière de celui-ci, laissant la surveillance de ses plus jeunes enfants à l’aîné de ses fils. Grand-Mère leur avait apporté des jus de fruits ainsi que des gâteaux qu’elle avait préparé exprès. Ces enfants étaient les frères et la sœur adoptifs de son arrière petit-fils, même s’ils l’ignoraient. Si des invités devaient être encore plus choyés que d’habitude à ses yeux, c’était bien eux. D’ailleurs, le jeune Willem s’était servi et avait exprimé son amour pour les gâteaux au citron, pour le plus grand plaisir de la vieille femme avant qu’elle ne parte. Lancel rejoint ses frères peu après, alors que Willem finissait son gâteau, des miettes entourant sa bouche gourmande. Martyn, quant à lui, était sagement assis, patientant, avec un air sérieux. La scène fit sourire l’aîné des Lannister. S’ils étaient jumeaux, Martyn et Willem étaient aussi différents l’un de l’autre que le jour était différent de la nuit, deux faces d’une même pièce. Willem était encore fort innocent, fort enfant, ce que Lancel jugeait normal pour un garçon qui avait fêté ses dix ans juste avant le grand départ pour la France. C’était un garçon intelligent mais qui respirait encore la fraîcheur et la candeur. C’était l’inverse pour Martyn. Il était déjà très mûr et mature pour son âge et là où Willem semblait se plaire dans son rôle d’enfant grandissant, lui semblait n’avoir qu’une hâte : Etre déjà grand, un adulte, pour aider au mieux son clan. D’ailleurs, si les frères s’entendaient à merveille, parfois, on avait l’impression de voir un grand frère s’occuper du cadet quand les deux discutaient.

– C’est une jolie demeure ici. Commença Martyn. Bien située aussi. Tu es proche et éloigné à la fois. L’idéal pour fonder une famille.
– Les enfants, ça sera pour plus tard, tu es encore un peu jeune pour devenir un oncle. Plaisanta Lancel

Martyn esquissa un sourire.

– Eh bien moi, je ne veux pas que tu te maries ! Lâcha Willem alors qu’il finissait sa dernière bouchée
– Willem ! Le gronda aussitôt son jumeau

Lancel demeura silencieux, mais son petit frère vit qu’il avait toute son attention.

– Si tu te maries, tu vas devoir rester ici ! Et nous, on va partir ! Et on ne te reverra plus jamais ! Développa l’enfant clairement agacé par l’idée

Le jeune homme lâcha un sourire avant d’enlacer son frère.

– C’est vrai que l’on se verra moins mais tu sais, tu pourras toujours venir me rendre visite. La porte ne te sera pas fermée !
– C’est vrai ?
– Vrai de vrai.
– Alors ça va, tu peux te marier.

L’adolescent ne put réprimer un rire.

– Bon, puisque j’ai ton aval !

Les trois garçons prirent leurs verres et trinquèrent.

 

XXXXX

 

C’était le grand jour et jamais Lancel ne s’était senti aussi stressé de sa vie. Le lieu n’aidait pas non plus. Il se mariait dans la chapelle royale de Versailles, endroit où il y avait une orgie de marbre, d’or, de statues ! Il se sentait tout petit et pas adapté au lieu. Mais s’il était angoissé, il n’avait pas peur. Car il n’était pas seul. A ses côtés, dans une robe jaune aux détails brodés noirs rappelant les couleurs de la maison de son père, Elora lui souriait, rayonnante. Et il pouvait sentir sur lui les regards émus et fiers de ses parents, les mines réjouies de ses frères, la mine ébahie de Janei face à tant de faste. C’était son jour, le jour d’Elora, personne ne viendrait le gâcher.

Quelques instants plus tard, Lady Elora Lawn devenait Madame Elora Lannister.

A SUIVRE

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!