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#607
Marina de Girodelle
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La Part du Lion

Chapitre 7 : Une graine plantée

 

Quand Robert Baratheon reçut la proposition des Jarjayes pour faire d’Elora leur pupille, avec une lettre expliquant tous les détails de la procédure et ce que cela impliquait, il resta coi quelques instants. Cersei demeura tout aussi silencieuse, mais son esprit déversait un flot de pensées immense.

– Oncle Kevan est derrière tout cela, c’est certain. Il veut que Lancel puisse épouser sa bâtarde. C’est finement joué. En plus de permettre à son fils de se marier à celle qu’il aime, cela crée des liens solides avec les Jarjayes. Si notre famille sera déjà liée à la France grâce aux Bourbon, cette alliance est pour les Baratheon. Oncle Kevan est en train d’implanter une graine Lannister dans ce pays, ce qui nous donne des amis à l’étranger. Bien joué, vraiment.

Elle regarda son époux.

– Qu’en pensez-vous, mon cher mari ?
– J’ai honte de moi.

Il leva ses yeux vers sa femme.

– Je n’avais jamais songé un seul instant à l’avenir de la seule bâtarde qui vit avec moi. Les autres enfants que je connais, ils se construisent déjà une vie. Mya travaille dans le Val d’Arryn. Edric est sous la responsabilité de Renly. Mais je n’ai jamais pensé à ce que la seule fille naturelle que j’ai sous mon toit deviendrait plus tard.
– Ce que les Jarjayes offrent est une véritable aubaine alors. Un superbe cadeau. Ils veulent sans doute que les Baratheon et leur clan deviennent amis.
– Ils fréquentent énormément ta famille.
– Il s’avère que mon père et Rainier de Jarjayes ont beaucoup de points communs. Ce qui semble normal, entre lions.
– Vous manigancez quelque chose. Mais ça donne un avenir à ma fille. Alors, je laisse passer.
– Vous acceptez donc la proposition des Jarjayes ?
– Je l’accepte.

XXXXX

Kevan était de nouveau chez les Jarjayes, porteur de bonnes nouvelles. Sans surprise pour lui, Tywin avait accepté son plan, y voyant les mêmes avantages que ceux que son frère avait prédit. Il n’y avait plus aucun obstacle pour l’union entre Lancel et son Elora. Il leur apprit aussi que Robert avait accepté.

– Tout se déroule donc comme prévu. C’est un soulagement. Déclara André
– En effet. Je savais que Tywin ne serait pas difficile à convaincre, je sais comment il fonctionne. Je craignais plus la réaction du roi Robert. Avoua le westerosi

Se servant un verre de vin, Oscar prit place à côté d’André.

– J’ai également pensé à quelque chose, afin d’éviter tout problème dans notre famille. Commença-t-elle. Aussi longtemps que je vivrai, Lancel et Elora auront toujours un toit mais je n’ai officiellement aucun héritier direct. A ma mort, cela va être la bataille dans la fratrie pour savoir qui reprend le flambeau. Je ne pense pas à mes sœurs, elles sont trop intelligentes pour cela. Mais certains de leurs maris font peine à voir avec leurs raisonnements. Et à la stupidité s’ajoute souvent la méchanceté.
– Vous craignez que mon fils et sa femme ne se retrouvent à la rue dès votre trépas. Conclut le visiteur
– Un problème facilement contournable. Il me suffit de nommer Lancel comme étant mon héritier.

Kevan parut sceptique.

– Rassurez-vous, je n’ai nullement l’intention d’annoncer au monde qu’il est né de moi ou de le forcer à prendre le nom Jarjayes. Il est un Lannister. Il est votre fils. Je n’ai aucune envie que cela change. Cela serait ingrat de notre part.
– Mais aux yeux de la loi, vous pouvez le désigner comme héritier. C’est également possible dans notre royaume.
– Ainsi, il serait protégé, lui, sa femme et sa descendance. Il serait assuré d’avoir des terres et des revenus stables. Aux yeux du monde, je peux faire passer cela comme un geste d’amitié envers votre clan.
– Et laisser Lancel épouser Elora serait notre geste de remerciement. Intelligent.
– Merci.

Buvant son verre, Kevan se dit alors que ce n’était plus qu’une question de temps. Il espérait juste que des rumeurs ne naîtraient pas trop vite. Son fils triait les informations qu’il recevait, mais dans cette situation si particulière, il ne voulait pas que cela le fasse souffrir.

– Ne devrait-on pas mettre Lancel au courant ? Voire Elora ? Les cours sont des nids de serpents. S’il venait à apprendre qu’Elora deviendra la pupille d’Oscar ou qu’il deviendra son héritier sans connaître le pourquoi du comment, j’ai peur qu’il le vive mal. Suggéra André
– Bien sûr, il faudra qu’ils gardent le secret. Ajouta la colonelle
– Lady Elora est une fille discrète de nature et Lancel n’a jamais trahi un seul secret qu’on a pu lui confier. Précisa le ser Lannister
– Alors, raison de plus. Dit Oscar

Le trio approuva. Et si cela faisait mal à Kevan de l’admettre, son enfant n’était plus un petit garçon. Il allait devenir un homme sous peu. Il pouvait commencer à être mêlé à de tels stratagèmes. Il était concerné et cela éviterait bien des désagréments futurs.

XXXXX

Le fait que son père le convoque de manière aussi solennelle dans ses appartement surprit Lancel. D’habitude, son père allait le voir, ou il attendait qu’ils se voient. La nouvelle devait être de taille.

– Sans doute veut-il m’annoncer que mes rêves avec Elora sont voués à demeurer des chimères. Ou alors que nous allons repartir sous peu. Cela fait déjà un mois et deux semaines que nous sommes en France. Si le conseil garde le royaume en ordre, le roi ne peut pas se permettre de rester absent trop longtemps.

Partir.

Cette idée le peinait étrangement. Cela signifiait la haute probabilité de ne plus jamais revoir Oscar et André. De ne plus revoir Madame de Jarjayes. De ne plus revoir Grand-Mère. Ils allaient tous beaucoup lui manquer. A défaut de les voir comme une famille, il les appréciait très sincèrement.

– Que tu es bête ! Tu pourras toujours leur envoyer un corbeau ! Mais… C’est vrai, leurs lettres ne sont pas envoyées par corbeaux ici… Mais si Oncle Tywin a réussi à communiquer avec Louis XVI, je peux donc continuer à correspondre avec eux. Il faut vraiment que je me renseigne sur la marche à suivre.

Se regardant dans le miroir qui était fixé face à son lit, il ajusta son bonnet rouge, sa cape et prit le chemin des appartements de son père. Il frappa trois fois à la porte, comme à son habitude. Il entra après avoir entendu son père l’y inviter. Il était seul. Il avait l’air inquiet.

– Ce que je vais te dire ne doit pas sortir de ces murs. Commença-t-il

Le jeune homme acquiesça en signe de compréhension.

– Je mettrai Elora au courant également. Elle va devenir la pupille d’Oscar de Jarjayes.

Pupille d’Oscar ?! Cela signifiait qu’elle allait voir son statut légitimé et sa noblesse renforcée mais elle ne pourrait plus jamais quitter la France !

Voyant l’incompréhension qui se peignait sur le visage de son enfant, Kevan reprit :

– C’est le seul moyen que j’ai trouvé, avec tes parents biologiques, pour que tu puisses l’épouser.

Une épiphanie se déclencha alors dans l’esprit de l’adolescent. Ce qui dérangeait son oncle, c’était le statut d’Elora, et non sa personne en elle-même. Il était inquiet des avantages et des désavantages qu’une telle union engendrerait pour la famille Lannister. Mais avec Elora, pupille de sa mère biologique, les désavantages sautaient. Cela créait une alliance Lannister-Jarjayes, alliance qu’il allait sceller avec son mariage et les enfants qu’ils auraient ensemble. Cela semblait trop beau pour y croire et pourtant, son père lui avait fait l’un des plus beaux présents de sa vie :

Il allait pouvoir épouser celle qu’il aimait.

Une seule chose cependant obscurcit sa joie. S’il épousait Elora, il ne pouvait plus retourner à la maison. Pas avec Elora en tout cas, vu que son statut ne fonctionnait que dans les limites du royaume de France. Son père avait sacrifié la joie de l’avoir à ses côtés pour assurer son bonheur. Même s’ils pouvaient toujours rester en contact par lettre, recevoir une missive, si plaisante fusse-t-elle, ne valait pas le fait de voir un visage familier et aimé. Il n’était pas encore parent, mais il se doutait que, pour un père ou pour une mère, être séparé de son enfant, même si cela était dans l’ordre des choses, même s’il savait que son fils ou que sa fille était bien et heureux dans sa vie, créait un manque, une solitude. Une solitude que son père semblait prêt à endurer pour que lui, un enfant qu’il avait adopté, puisse réaliser l’un de ses rêves. Il tentait de se contenir, de faire bonne figure, mais cela le touchait au plus profond de lui et il combattait avec peine les larmes qui commençaient à lui piquer les yeux. Kevan sembla cependant le remarquer, lui adressant un sourire tendre. N’y tenant plus, Lancel l’enlaça et l’adulte répondit à son geste. Il n’y avait besoin de rien d’autre.

Il n’y eut que le silence et pourtant, tout était dit.

XXXXX

Louis XVI ne cacha pas sa surprise quand la demande de pupille parvint à son bureau. Mais il n’avait aucun intérêt à refuser cette requête. Oscar et les Jarjayes étaient des serviteurs fidèles, qui ne demandaient quasiment jamais rien. Robert était devenu un ami sincère, qu’il appréciait réellement malgré ses blagues graveleuses.

– Il doit y avoir un plan là-dessous. Un plan entre les Jarjayes, les Baratheon et donc les Lannister. Mais les Jarjayes sont loyaux envers la couronne. Les Lannister ne tenteraient jamais quelque chose qui mettrait en péril la vie d’un des leurs. Surtout pas Myrcella. Tywin peut bien jouer les durs, je vois bien la tendresse dans son regard quand il discute avec sa petite-fille. Quant à Robert, il a une affection sincère pour sa fille illégitime. Si plan il y a, cela ne mettra pas la France en danger.

Il signa sans aucune crainte la demande. Et par un beau dimanche matin, après la messe, il fut annoncé devant la cour entière, où se mêlait westerosi et français, que Lancel Lannister, fils aîné de Kevan Lannister, allait épouser Lady Elora Waters, fille naturelle du roi Robert Baratheon, souverain des Sept Couronnes. Et en voyant les mines radieuses des tout nouveaux fiancés, il était clair pour tous que ce mariage serait un mariage heureux.

XXXXX

– Oscar.

La voix de son fils fit sursauter Oscar. Elle se retourna pour le voir arriver vers elle, en compagnie de sa fiancée.

– Lancel, Lady Elora.
– Je voulais vous remercier, André et toi, pour ce que vous avez fait. Père m’a tout expliqué. Si Elora et moi pouvons nous marier, c’est grâce à vous deux.
– Oui, nous avons une dette incroyable envers vous, Colonel. Ainsi qu’une dette incroyable envers votre compagnon, Ser André. Ajouta Elora avec sa voix mélodieuse dotée d’un petit accent charmant

La blonde sourit, répondant que le couple ne leur devait rien. Elle savait ce que c’était que de vivre un amour qu l’on jugeait impossible, semé d’embûches et de désespoir. Elle était contente d’avoir pu les épargner.

– Le Général ne doit pas être très content… Dit le jeune homme
– Mon père me laisse de plus en plus gérer les affaires de la famille Jarjayes. Il commence tout doucement à entamer sa retraite. A dire vrai, il voit cela comme étant le destin. Il regrette de nous avoir fait souffrir. Et je le crois. Un déclic s’est fait quand il nous a vus alors qu’il rentrait. Il s’est rendu compte que nous aurions pu avoir une belle vie. Il ne te le dira jamais, car il est trop fier.

Lancel eut un soupir avant de sourire.

– Je ne pense pas qu’il soit un méchant homme. Il a fait ce qu’il pensait être le meilleur pour sa famille. En cela, il n’est guère différent de mon oncle Tywin. Il a fait un choix. Avait-il raison ? Avait-il tort ? Je n’en sais rien. Mais je ne lui en veux pas. Sans son action, je n’aurais jamais connu Elora. Je n’aurais jamais connu mes parents adoptifs, mes frères, ma sœur… Tant de gens que j’aime auraient été des étrangers anonymes inexistants. Cela aurait été un gâchis sans nom.

La militaire sourit face à une telle maturité. Comme Kevan et Dorna devaient être fiers de leur petit garçon ! Elle en avait une idée, étant elle-même fière de son fils.

– Ton père t’a-t-il expliqué pour l’autre partie du plan ? S’enquit-elle
– Oui, sans entrer dans les détails. Tu vas me déclarer comme étant ton héritier légitime, afin que notre confort matériel soit assuré.
– En aucun cas tu ne seras obligé de prendre le nom Jarjayes. Tu es un Lannister, je ne veux pas te dénaturer.

Lancel aquiesça.

Quelques jours plus tard, Oscar annonça que Lancel Lannister, le futur époux de sa pupille Elora, serait son légataire, ainsi que ses descendants. Qu’elle avait une telle affection pour le jeune homme, une amitié si profonde et sincère pour le clan qui l’avait vu naître et grandir, qu’elle ne pouvait pas laisser le « sacrifice » d’un fils du clan sans remerciements. Le mariage de Lancel et d’Elora était une alliance entre les familles. Ce cadeau était pour leur assurer son amitié indéfectible.

Une graine Lannister venait d’être plantée en France, un pont entre les lions du Roc et les lions gaulois, pour le plus grand bonheur de Tywin Lannister, qui n’avait qu’une hâte :

En voir les fruits.

A suivre

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!