Répondre à : La part du lion [Game of Thrones/Lady Oscar]

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#601
Marina de Girodelle
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@marina-de-girodelle

Disclaimer : Game of Thrones et Lady Oscar ne m’appartiennent pas.

Résumé : Fourré d’or ou fourré de rouge, un lion, messire, a toujours des griffes .

La Part du Lion

Chapitre 1 : Les lions de Westeros

 

1770, France, non loin de Versailles.

– Tu peux redevenir une femme, Oscar ! Avoir la vie de toutes les femmes de la cour !

Les mots d’André étaient restés ancrés en Oscar. Voulait-elle être reconnue et aimée en tant que femme ? Une partie d’elle en avait désespérément besoin. Voulait-elle de la vie d’une noble lambda ? Elle préférerait se pendre plutôt que d’être asservie par ce genre de vie. Voulait-elle d’une vie sans possibilité d’amour ? Là aussi, elle préférerait mourir plutôt que de subir cela. Elle savait aussi que jamais son père ne la laisserait se composer un être:

Une femme soldat, reconnue en tant que femme mais aussi en tant que militaire.

La société n’était peut-être pas prête pour cela. Pour autant, devait-elle se priver des avantages de sa condition naturelle ? Devait-elle se priver d’André, de son amour ? Parce qu’elle savait qu’il l’aimait, elle n’était pas idiote. Car elle l’aimait aussi. Son père avait fait l’égoïste choix que de décider de son destin. Elle décida d’être égoïste à son tour. Elle ne se priverait pas d’André. Ce fut dans cet état d’esprit de rébellion, mélangé à de la passion et à de l’amour, que les deux adolescents se donnèrent l’un à l’autre.

La grossesse d’Oscar avait été une surprise merveilleuse pour elle. Une nouvelle aux airs de miracles. Même son père semblait compréhensif. Elle avait eu peur qu’il ne tue André.

– Je ne te prendrais pas la seule personne qui t’apporte un peu de joie dans ce monde que je t’ai imposé.

Elle avait eu peur qu’il ne la force à abandonner son bébé, voire à le faire partir avant l’heure. Mais sa mère était de son côté, et jamais son père n’irait contre elle.

Aussi, le 1 mai 1770, dans une chambre qui sentait la fraîcheur du muguet, Oscar vécut ce qu’elle qualifierait toujours comme le plus beau jour de sa vie. Sa grossesse avait été aisée et l’accouchement s’était déroulé sans problème. Elle tenait dans ses bras un petit être qui gémissait doucement.

– Ton fils, André, notre fils !

Tout semblait parfait dans le meilleur des mondes…

Jusqu’à ce qu’elle ne retrouve le berceau de son fils, vide, le lendemain matin.

XXXXXXXX

1785, France, non loin de Versailles, quinze ans après les faits.

Le 27 mars de cette année, la reine Marie-Antoinette avait donné à la France un second héritier au trône. Et si Oscar, colonel de la garde royale, s’en réjouissait, Oscar, la mère, ne pouvait s’empêcher de la jalouser. Et elle se détestait pour cela. Mais cela était plus fort qu’elle. Elle était toujours en manque de son petit bébé, enlevé quinze ans plus tôt, peu après sa naissance. Son contact, sa peau, sa respiration, son odeur, tout lui manquait. Elle n’avait même pas eu le temps de lui donner un nom. Elle pouvait encore entendre ses hurlements de désespoir résonner dans la pièce où était le berceau de son fils. Des hurlements presque bestiaux, ceux d’une lionne à qui on avait arraché son lionceau, qui criait sa douleur et sa rage, un animal blessé. Et malgré tous les efforts combinés des Jarjayes, jamais le petit garçon ne fut retrouvé.

– Dieu me punit-il que d’avoir défié mon père ? Se demandait-elle sans cesse

André avait été un amant exemplaire, la soutenant sans cesse, restant à ses côtés et la consolant du mieux qu’il pouvait. Leur amour n’avait pas changé mais depuis ce jour funeste, Oscar redoutait la maternité. Aussi leur idylle restait chaste, ce qui avait parfois le don d’énerver André, qui ne le dit cependant jamais. Il comprenait Oscar. Aussi sa colère s’effaçait bien vite.

Soupirant, Oscar se ressaisit. Ce jour était un jour spécial. La famille royale française recevait la famille royale du lointain royaume de Westeros, la famille Baratheon, accompagnée de la famille paternelle de la reine Cersei, le clan Lannister, l’une des familles les plus riches de leur contrée. Le chef de famille, Tywin Lannister, dont la réputation d’homme dangereux et d’excellent stratège avait traversé les kilomètres, avait accepté de prêter de l’argent aux Bourbons afin de sauver la France de la ruine. En échange, l’un de ses petits-enfants royaux devait épouser un membre de la première famille française. Et dans le cas où cela serait impossible, alors l’alliance pouvait être scellée avec l’un des membres du clan. La colonelle savait que les voyageurs seraient nombreux. Membres de la familles, domestiques, serviteurs, conseillers… La garde royale était au taquet depuis des mois.

– Je suis bien contente que cela tombe aujourd’hui… Cela me fera oublier que mon fils aurait fêté ses quinze ans à mes côtés, jour pour jour.

Dans la cour du château, son père et son cher André l’attendaient, vêtus de leurs plus beaux atours. Le roi Robert et sa cour arriveraient à la forêt de Compiègne et de là, la garde royale devait les mener à Versailles. Montant à cheval, Oscar put sentir le vent frais de l’aurore caresser ses joues blanches. Des adieux vite faits à sa mère et à Grand-Mère et les Jarjayes, père, fille et quasi-gendre partirent rejoindre les autres membres de la garde.

XXXXXXXX

Chevauchant non loin de son roi, le jeune Lancel Lannister observait la forêt de Compiègne défiler sous son regard émeraude. Elle n’avait rien à envier à celle dans laquelle son souverain aimait chasser. La seule différence notable était le fait qu’il faisait nettement plus froid dans ce pays qu’était la France qu’à Westeros. Lui qui avait été élevé sur les terres de l’ouest puis qui travaillait en tant qu’écuyer dans la brûlante Port-Réal, il trouvait l’air presque gelé et humide. Son plastron en cuir lamellaire et sa cape le protégeaient bien, cependant ses joues sentaient l’air. Du coin de l’oeil, il repéra son amie, la douce Elora, l’une des nombreuses enfants adultérines de Robert. Si elle chevauchait et faisait bonne figure, il pouvait voir qu’elle semblait dans le même cas que lui, malgré sa tenue plutôt chaude.

– Tu t’y feras. Pensa-t-il

Après tout, le plus gros du voyage était derrière eux. Il se demandait comment était le roi de France. Etait-il différent de celui de son pays ? Robert était obèse, alcoolique, d’une franchise brutale et presque rustre. Lancel ne l’aimait pas beaucoup. Sous prétexte qu’il était son souverain, il le traitait mal, l’insultant et le rabaissant sans raison véritable, insultant ses parents, au simple prétexte qu’il était né Lannister de Castral Roc. Il ne s’en était néanmoins jamais plaint auprès de son père.

– Des milliers de jeunes hommes de mon âge tueraient pour être à ma place. Si je veux devenir chevalier, c’est un passage obligé.

Il se souvenait de la fierté dans les yeux de son père quand leur famille avait appris que Cersei, sa royale cousine, avait réussi à faire en sorte que son cousin Tyrek et lui soient nommés écuyers du roi. Il ne voulait surtout pas briser ses espoirs. Il s’était juré de faire en sorte qu’il soit fier de lui et cela commençait par savoir se taire et attendre. Il fêtait ses quinze ans aujourd’hui et non ses cinq printemps. Il n’était plus un petit garçon et il lui fallait agir comme tel. Sinon, quel exemple allait-il donner à ses deux petits frères, Martyn et Willem, âgés de onze ans ? Quel exemple donnerait-il à Janei quand elle grandirait, elle qui était restée sagement au château de son enfance en compagnie de leur mère ? Robert pouvait dire qu’il était le pire des écuyers. Ca ne valait pas le titre de meilleur grand frère du monde, décerné par ses cadets. Cela n’avait aucun prix. Cela, plus la fierté et l’amour dans la voix de son père quand il lui avait souhaité un bon anniversaire. Robert pouvait aller dans les Sept Enfers si cela lui chantait. Le jeune homme savait que ses dires étaient faux.

Un rayon de lumière soudain l’aveugla un court instant. La forêt leur disait adieu. Au loin, il put entrevoir de nombreux cavaliers, richement vêtus. Il y avait même une famille dont les armoiries se rapprochaient des siennes.

– De la famille éloignée, peut-être ?

Peu lui importait à la vérité. Il était là pour faire son travail auprès du roi.

XXXXXXXX

Oscar ne s’était pas trompée, la cour de Robert était immense ! Elle fut soulagée que la famille royale de France n’était plus nomade. Cela aurait été un enfer à protéger ! Elle observa la famille royale de Westeros arriver. Alors que Robert Baratheon, aussi grand que gros mais aussi charismatique, arrivait, la garde royale s’inclina en gage de respect. Sous peu, un carrosse s’arrêta. En descendit une superbe femme qui semblait avoir entre trente et trente-cinq ans.

– La reine Cersei. Pensa-t-elle

Grande et fière, ses longs cheveux blonds dorés avaient été rassemblés en un chignon bas. Elle était vêtue d’une longue robe de velours rouge et à son cou, une rivière de rubis sur un lit d’or. Elle avait des yeux émeraudes, comme la majorité de son clan. Les Lannister étaient réputés pour leur blondeur ainsi que pour le vert de leurs yeux. Derrière elle, un jeune homme d’environ treize ans, beau garçon mais qui avait l’air de s’ennuyer. Puis une enfant aussi belle que le jour, d’une dizaine d’années, qui ressemblait fort à sa mère. Enfin, un jeune garçon un peu rond mais au visage d’ange.

Robert s’approcha de Rainier.

– Votre Majesté, au nom du roi Louis XVI, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue en France.

Le roi des sept couronnes demeura grave avant d’être pris d’un rire gras et presque contagieux.

– Relevez-vous ! Nous sommes biens contents que d’être arrivés, le voyage commençait à nous paraître long ! Laissez-moi vous présenter ma famille.

Oscar apprit ainsi le nom des enfants royaux : Joffrey, Myrcella et Tommen. Robert leur présenta également son beau-père, Lord Tywin Lannister. Tywin ne faisait absolument pas son âge. Il était encore grand et droit, l’air fier et vaillant. Enfin le roi leur fit faire la connaissance de sa fille illégitime, Lady Elora Waters. La jeune femme était une vraie beauté. La peau pâle, des yeux d’un bleu clair, des cheveux d’ébène attachés en chignon, l’air douce et aimable. La colonelle repéra également d’autres membres de la famille Lannister, dont elle ignorait tout, puisqu’on ne les présenta pas. Son regard se posa sur l’un des jeunes écuyers de Robert. Il devait avoir une quinzaine d’années, tout au plus. Grand, la chevelure mi-longue d’un blond aux reflets roux, des yeux sans doute aussi verts que ses cousins, il était encore à mi-chemin entre l’âge adulte et l’enfance. Son visage était encore fort juvénile. Il semblait fin et délicat mais pour une raison inconnue, elle avait l’impression que cela n’était qu’une façade.

– S’il est également un lion de Westeros, il est normal que j’ai cette impression.

Elle remarqua, à son étonnement, que son père avait également repéré le jeune homme et le regardait avec une expression qu’elle ne sut déchiffrer.

Au loin, Kevan Lannister, le frère cadet de Tywin, le père de Lancel, Martyn et Willem, semblait préoccupé. Son regard était fixé sur l’emblème des Jarjayes. Un lion bleu sur fond noir, tenant dans sa patte droite un sabre.

– C’était notre destin que de venir ici. Pensa-t-il, espérant néanmoins que ce coup du sort ne se révélerait pas destructeur. C’était quelque chose qu’il ne serait pas capable de supporter.

 

A Suivre

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!