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#603
Marina de Girodelle
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La Part du Lion

Chapitre 3 : Le lionceau perdu

 

Ce matin-là, Oscar, face à sa penderie, pestait. Elle qui détestait les clichés sur les femmes, voilà qu’elle donnait du crédit à l’un d’entre eux. Elle ne savait pas comment s’habiller. En même temps, quelle tenue mettre quand on allait rencontrer l’une des familles les plus influentes d’un pays, la famille natale d’une reine de surcroît ? La raison de cette visite échappait totalement à la jeune colonelle. Son père avait refusé de lui en dire plus tout comme il insistait sur le fait qu’elle l’accompagnât, en sa qualité d’héritière. André ne venait pas, Rainier avait trop peur de froisser Tywin. Inviter un roturier à la table de discussion d’une reine et d’une mère de futur roi, née dans un clan plus fier que tous ceux qu’il connaissait, cela n’était pas quelque chose qui le tentait.

– Je me demande vraiment pourquoi cette rencontre est si urgente. Ils viennent à peine d’arriver. De toute façon, depuis leur arrivée, il n’y a que des choses étranges.

Au final, la jeune femme opta pour son uniforme de colonel de la garde. Son but n’était pas d’éblouir les Lannister, dont elle se fichait éperdument. De plus, dans ce genre de rencontres, les patriarches menaient le plus gros de la discussion. Les autres n’étaient là que pour être des témoins. Néanmoins, elle était étonnée d’une chose. Les trois enfants de Tywin seraient présents. Mais les enfants de Kevan étaient excusés. Pour les jumeaux, elle voulait bien comprendre, ce genre de réunions n’étaient pas faites pour des enfants qui n’avaient qu’une dizaine d’années. Mais l’aîné de Kevan, son héritier, Lancel si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, semblait avoir au minimum quinze ans. Et que cela fusse en France ou à Westeros, les enfants de cet âge là commençaient à entrer dans l’âge adulte. Si Cersei, la reine, avait pu être excusée auprès de son roi, pourquoi un simple écuyer ne le pouvait-il pas ?

– Quelque part, c’est peut-être logique. Le seigneur Kevan est certes le bras droit de Tywin, mais il est un second fils. Son enfant, malgré sa position d’aîné, reste le fils d’un second fils. Il est donc de moindre importance. Et si on peut épargner à ce garçon ce moment barbant, autant le faire.

Elle ajusta sa veste rouge.

– Il faudra que je raconte tout à André en rentrant. Pensa-t-elle

Les chevaux étaient scellés. Oscar et son père partirent alors en direction de Versailles.

XXXXXXX

Oscar ne s’était jamais considérée comme une pouille mouillée. Elle ne s’était néanmoins jamais vue en femme sans peur pour autant. Pourtant, quand elle entra dans la pièce où la rencontre allait avoir lieu, elle se sentit comme prisonnière et toute petite face au charisme extraordinaire de Tywin Lannister. D’entrée de jeu, elle sentait que c’était un homme dangereux qu’il ne fallait pas embêter. Son frère avait l’air sérieux également, mais plus doux que son aîné.

Le patriarche des lions de Westeros trônait en bout de table. A sa droite, son frère cadet, puis son fils cadet Tyrion, sa fille Cersei et son jumeau, Jaime.

Oscar ne put s’empêcher de comparer la beauté de Cersei à celle de Marie-Antoinette.

Là où sa reine n’était que fraîcheur et légèreté, la reine de Westeros avait cette beauté exotique et mature, mais également dangereuse. On la voyait et l’on savait de suite qu’elle était une lionne prête à sortir les griffes. Le temps avait été doux avec elle et malgré trois grossesses ( Oscar retint son esprit de lui prêter des fausses couches ), elle était mince, élancée et grande. Là où les femmes de son âge étaient usées par la maternité et commençaient déjà à grisonner à cause de l’angoisse, la chevelure ondulée de la royale Lannister éclatait de blondeur dorée. Elle avait le regard des intrigants. Cersei était de celles qui jouaient au jeu des pouvoirs et elle en tirait une grande confiance.

Autre point qui étonna Oscar : la ressemblance des jumeaux Lannister.

Parfois, les faux jumeaux ne se ressemblaient pas beaucoup. Or, les jumeaux de Tywin lui prouvaient le contraire. Elle avait l’impression de voir double. Bien sûr, Jaime avait la mâchoire et les épaules plus larges et plus carrées que sa sœur, mais autrement, il était, aux yeux de la colonelle, une Cersei version masculine.

Tyrion Lannister était également remarquable dans son physique. Atteint de nanisme, il avait des yeux vairons : un noir et un d’un vert semblable à celui de ses aînés.

– Lord Jarjayes, Mademoiselle Oscar. Prenez place. Leur dit Tywin
– Oscar est… Tenta Rainier
– Une femme et votre héritière, nous le savons. Coupa Cersei avec un demi-sourire. Votre réputation vous précède. Je trouve cela admirable personnellement. Ces cas existent à Westeros, mais sont encore rares.

Oscar et son père s’assirent donc. La jeune femme avait de plus en plus l’impression que d’être prise au piège.

– Ressaisis-toi Oscar ! Ils sont peut-être les lions des Sept Couronnes mais tu n’est pas un gibier, tu es la lionne Jarjayes ! Pensa-t-elle pour se redonner du courage

Tywin fixa Rainier du regard.

– Je n’irai pas par quatre chemins, Lord Jarjayes. Je sais qui vous êtes, je sais ce qu’est votre famille et vos liens par rapport à Lancel. Dit-il

Oscar fut prise au dépourvu. Lancel ? Mais que faisait-il là, dans cette histoire ? S’il était concerné, pourquoi était-il absent ? De quels liens parlaient-ils ?

– Un lion bleu tenant un sabre sur un fond noir. Cela a été facile de vous reconnaître.

Rainier demeura silencieux.

– Nous n’avons aucune intention que de vous remettre mon neveu. Il fait partie de notre famille. Je suppose que c’était votre idée de départ. Mais sachez qu’il est des nôtres. Tentez quoi que se soit, et nous vous écraserons.

La jeune colonelle écoutait le discours à la fois fier et belliqueux du chef de la famille Lannister, sans rien y comprendre.

– Vous semblez perdue, Mademoiselle Oscar ? Tenta Jaime
– J’avoue ne pas comprendre. Si nous avons un lien avec votre jeune cousin, je n’en sais absolument rien.
– C’est peut-être mieux ainsi. Répondit diplomatiquement Kevan

Enfin, si Kevan Lannister semblait enclin à la diplomatie, elle avait bien remarqué l’espèce de dégoût dans le fond de ses pupilles vertes quand il regardait son père. Encore un autre mystère.

– De toutes façons, si Lancel restera un Lannister, je ne vois pas en quoi nous devrions priver cette charmante jeune femme de la vérité. Lança alors Tyrion. Cela ne changera absolument rien à nos vies.
– Quelle vérité ? Demanda Oscar, clairement frustrée par son ignorance.

Tyrion attendit l’approbation de son père, qui la lui donna par un simple et discret hochement de la tête.

– Que Lancel est né Jarjayes, bien sûr. Il va de soi qu’il ne s’appelait pas Lancel ici mais il est né de parents français et d’un Jarjayes.

La nouvelle choqua Oscar. Lancel, un Jarjayes ? Il était vrai qu’avec son physique, il passait pour un vrai Lannister, avec ses cheveux blonds et ses yeux couleur émeraude. Puis elle en vint à se demander en quoi cela concernait son père. Elle n’avait pas le souvenir qu’une de ses sœurs ait eu un fils qu’elle aurait fait adopter.

– Né Jarjayes ? Ne me faîtes pas rire. Commença Rainier

Tous les regards étaient fixés sur lui.

– C’est un bâtard, un enfant de la honte ! Une tâche sur le nom de ma famille ! Vous craigniez que je ne vous le reprenne ? Oh, vous pouvez bien le garder !
– Comment osez-vous parler de mon fils de la sorte ?! S’emporta alors Kevan
– Parce que c’est la vérité. Un enfant illégitime, né d’une noble et d’un palefrenier !
– Cela vaut parfois mieux qu’un enfant légitime et parfaitement noble, vu l’amertume qui peut se développer avec les années. Répliqua le père de Lancel

Si la situation n’avait pas été aussi tendue, Oscar en aurait ri à gorge déployée. Kevan Lannister n’en avait pas l’air, mais il assénait des claques rien qu’avec ses mots. Cependant, son esprit commença à reconstituer les faits. Lancel, un Lannister par adoption, né Jarjayes, d’une noble et d’un palefrenier, qui avait une quinzaine d’années… Non, c’était impossible.

– Père ? Ne me dîtes pas que…
– Tu veux la vérité, Oscar ? Oui. Lancel est bel et bien le bâtard que tu as eu d’André il y a quinze ans !

L’esprit de la jeune femme se vida l’espace d’un très court instant avant de recevoir une vague d’informations. Son fils était en vie. Son fils était dans une famille hors du besoin et il avait un père qui sortait les griffes pour lui. Mais surtout, elle savait désormais à quoi il ressemblait. Des années durant, elle s’était torturée mentalement, en se demandant s’il avait gardé ses pupilles vertes, si ses cheveux avaient bruni. A qui ressemblait-il le plus ? Qu’avait-il hérité d’elle ? Qu’avait-il hérité d’André ? Le soulagement et l’émotion l’envahirent avant qu’elle ne recommence à raisonner.

– Mais comment avez-vous su que … Commença-t-elle
– Cet enfant est ton portrait craché. Je l’ai su dès que je l’ai vu. J’ai eu l’impression de te voir au même âge.
– Si mon fils vous importunait tant, pourquoi avoir fait semblant ?
– Te faire avorter aurait été contre la Nature et cela aurait pu te tuer. Quand aux recherches après sa naissance, il n’y en a jamais eu, j’ai prétendu en faire pour calmer tes nerfs. Je t’ai pardonnée parce que tu es ma légataire. J’ai pardonné à André. Mais c’était hors de question que cet enfant reste !

Oscar réalisa alors avec effroi cette vérité :

Son fils n’avait pas été enlevé à la naissance.

Son père lui avait arraché l’enfant.

Il l’avait emmené avec lui, confié à quelqu’un pour qu’il s’en débarrasse, par adoption ou par un moyen plus radical qu’elle n’osait pas imaginer.

– Comment avez-vous pu ? Demanda-t-elle, la voix remplie de colère
– J’ai fait ce que j’avais à faire ! Pour le bien de notre famille !

Kevan se retint de rire. Il pensa à son frère, disparu avec son équipage, qui avait lui-même une enfant illégitime. Les Lannister étaient certes fiers mais jamais ils n’auraient osé faire la moitié de ce que Rainer avait fait. Au contraire. Joy Hill était une enfant chérie par tout le clan. Il éprouva de la peine pour cette pauvre Oscar. Il savait que si elle avait été la maîtresse du clan, Lancel n’aurait jamais quitté son berceau français. Rainier de Jarjayes ne lui inspirait que du dégoût et de la haine. Il n’avait pas agi pour la famille. Il avait agi par égoïsme, par orgueil. Au final, c’était un mal pour un bien, sans doute. Cela lui avait permis que d’avoir Lancel pour fils. Quelle vie aurait-il eu s’il était resté dans sa famille biologique ? Ses parents l’auraient aimé mais il aurait vécu chaque jour de sa vie éduqué dans la honte de ses origines, jugé constamment par un grand-père obtus.

– Pour le bien de la famille ? Eh bien, je suis ravie que mon enfant n’en fasse plus partie ! Une famille n’abandonne pas les siens ! Lord Tywin a raison. Lancel est un Lannister et il n’y a aucune raison que cela change ! Il n’y a même aucune raison pour que Lancel le sache, s’il est dans l’ignorance. Je suis, pour ma part, déjà satisfaite. Et le père biologique de Lancel le sera aussi. Nous savons désormais à quoi ressemble notre fils, où il est et qu’il ne manque de rien. Nous ne pouvions pas espérer mieux. Conclut Oscar avec un air de fierté qui impressionna Tywin.
– Puisque nous sommes d’accord, je ne vois pas le besoin de faire durer cet entretien. La vérité a été expliquée et nous sommes tous d’accord, Lancel est un Lannister.

Les deux familles se séparèrent alors.

XXXXXXX

Dans sa chambre de Versailles, un verre du meilleur vin français à la main, Cersei complotait.

Ainsi donc, la fille Jarjayes était la mère de Lancel. Cela tombait à pic. Lancel ne savait rien du secret entourant sa naissance. Dans sa cervelle de moineau, il était convaincu qu’il était le fils biologique de Kevan Lannister et de Dorna Swyft. Et cet insolent avait osé lui tenir tête et ne pas se plier à ses demandes. Elle était peut-être sa cousine, si on restait dans la logique de ce gamin, mais elle était avant tout sa reine !

Elle regarda par la fenêtre et se remémora alors ce fameux jour.

Port-Réal, six mois avant l’arrivée de la famille royale en France

Cersei faisait les cent pas, nerveuse, dans sa grande chambre. Robert avait-il découvert son secret ?

– Nos enfants ont l’air de parfaits Lannisters ! Quand on les voit, on n’arrive pas à voir leur sang Baratheon ! Avait-il dit, ivre
– Et pour cause, gros porc ! Ce ne sont pas tes enfants, ce sont ceux de Jaime ! Les enfants de ma moitié, de mon double ! Tu croyais sincèrement que j’allais te laisser me faire des enfants qui auraient hérité de toi ?! Pensa-t-elle avec force tout en gardant une mine illisible.

Robert était certes enivré, et il était peu probable qu’il se souvienne de sa phrase. Tout comme il était possible qu’il l’ait dit sans arrière pensée. Mais si jamais il le pensait vraiment ? Il pouvait alors fait exécuter ses enfants devant elle avant de la tuer ensuite. Il en était capable. Elle n’avait pas le choix, elle devait tuer Robert, pour protéger ses lionceaux. Et qui mieux que Lancel pour l’aider ? Il était proche du roi, vu qu’il était son écuyer.

– Majesté ?
– Entre Lancel.

Le jeune homme entra, intimidé par sa présence. Il avait toujours été timide de toute façon.

– Vous m’avez fait demander ?
– Lancel, ici ce n’est pas la reine, mais la cousine qui te parle. Ainsi qu’une mère inquiète…
– L’un de tes enfants serait-il malade ? S’enquit immédiatement l’adolescent, l’air sincèrement préoccupé.

Cersei lui sourit gentiment.

– Non, tranquillise-toi. Ils sont en parfaite santé. Mais je crains pour leur sécurité.

Elle remarqua alors qu’elle avait toute son attention. Lancel était de ces gens qui se couperaient un bras pour sauver un membre de leur famille.

– Mon mari… Robert… Je crains qu’il ne pense que nos enfants ne soient pas de lui.
– Mais c’est ridicule ! Ils sont ses enfants, personne d’autre ne pourrait être leur père !

L’esprit de Cersei éclata de rire face à la naïveté un brin touchante du garçon.

– Je le sais bien mais tu le connais, dès qu’il a une idée en tête, impossible de la lui retirer et s’il reste dans son délire, j’ai bien peur que… Qu’il les fasse exécuter !

Elle feignit d’être prise d’un sanglot. Elle était bonne actrice. Lancel se hâta à ses côtés et osa poser une main chaleureuse sur son épaule.

– Il ne le fera pas. Tes enfants sont adorés par la population !
– Je le sais mais je dois être sûre que rien ne leur arrivera. Et tu es le seul à pouvoir m’aider. Même Jaime serait impuissant pour cette tâche.
– Que dois-je faire ?
– Quand Robert partira à la chasse, tu lui donneras le vin qui se trouve dans l’outre sur la table. Il s’agit du vin le plus corsé qu’il soit. Remplis sa coupe dès qu’elle est vide, n’hésite pas à lui en proposer, quitte à ce qu’il la vide.
– L’alcool et la chasse ne font pas bon ménage.
– Exactement.

Lancel réalisa alors avec effroi ce que Cersei lui demandait. Ce n’était ni plus ni moins que de participer à un régicide. Ivre, Robert avait toutes les chances de se tuer en chassant, ce qui passerait pour un accident malheureux et le seul coupable serait son amour pour la boisson.

– Je ne peux pas.
– J’ai conscience que cela est énorme. Mais avec Joffrey sur le trône, Myrcella et Tommen seront sauvés.
– Tu n’es même pas certaine qu’il veut se débarrasser d’eux. Cersei, je crois que tu es fatiguée et que tu as trop bu. Dors un peu, tu auras l’esprit plus clair.

Lancel commençait vraiment à lui taper sur le système !

– Ecoute-moi bien. Je ne voulais pas en arriver là, mais tant pis ! Soit tu obéis et tout ira bien dans le meilleur des mondes, Joffrey te fera chevalier et tu auras mon amour, soit tu t’obstines et je fais tuer Elora ! Tu crois que je n’ai pas remarqué ce qu’il se passe entre vous ?!

Etrangement, Lancel ne montra aucun signe de peur.

– A mon tour que de te faire un chantage. S’il arrive quoi que ce soit à Elora, même l’accident le plus petit du monde, qui paraisse suspect, j’irai voir le roi et je lui dirai que tu as comploté contre lui. Et là, tu gagneras tout. Tes enfants seront peut-être sauvés, mais toi, tu seras au mieux répudiée, au pire exécutée et tu apporteras la honte sur notre famille. Je ne pense pas qu’Oncle Tywin apprécierait.

Cersei pâlit. D’habitude, Lancel était quelqu’un de facile à manipuler. Que lui avait donc fait la bâtarde de Robert pour qu’il sorte les griffes ?

– Je garderai notre entretien pour moi. Et pour l’instant, je mets cela sur le compte de l’anxiété, mélangée à l’heure tardive et au pichet de vin. Bonne nuit, Cersei.

Il partit, la laissant fulminante. Ainsi, Monsieur était trop pur et de nature fidèle ? Elle allait le briser ! Le briser en mille morceaux ! Il n’était même pas son vrai cousin, alors elle ne voyait pas pourquoi elle se priverait du mets délicat qu’était la vengeance.

Le bruit de quelqu’un frappant à sa porte la ramena à la réalité versaillaise.

– Entre, Lancel.

Le jeune homme apparut alors. Cersei, ayant rencontré Oscar, put constater que Rainier n’avait pas menti. Il ressemblait vraiment à sa mère. La même toison d’or, les traits fins, sa bouche, même son nez. Les yeux, en revanche, devaient venir de son père.

– Majesté.
– J’ai un service à te demander, Lancel. Ton père va venir me voir vers trois heures. Serais-tu assez gentil pour nous amener un pichet de vin ?
– Cela sera avec plaisir. Dit-il avec un sourire

Il la laissa à son observation des jardins, ne voyant pas le sourire victorieux peint sur ses lèvres.

– Profite des quelques heures d’ignorance qu’il te reste, cher cousin. Bientôt, tu seras à ramasser à la petite cuillère.

XXXXXXX

Il était en effet trois heures quand Kevan alla voir sa nièce.

– Je n’aurais jamais pensé que nous retrouverions sa famille Commença Cersei
– Nous sommes sa famille, Cersei. Dit simplement Kevan
– Certes, mais elle reste sa famille biologique. Sa mère nous a dit qu’elle était d’accord avec nous mais rien ne prouve qu’elle ne fera rien pour récupérer son fils, prétextant qu’elle ne savait rien des plans de son père et qu’elle n’avait jamais souhaité que Lancel soit adopté.

Lancel, qui avait ouvert la porte pour amener le vin demandé par sa cousine, se figea. Son esprit de vida parfaitement, sous le choc, et la cruche lui échappa des mains, se brisant au sol dans un grand fracas. Si Cersei prit une mine désolée, intérieurement, elle jubilait. Kevan, quant à lui, semblait dévasté.

– Je… Je vous laisse. Finit par lâcher Lancel en tournant les talons, son père le suivant aussitôt.

Cersei fit appeler une domestique pour nettoyer les dégâts et se servit un verre de vin, savourant son méfait, l’air parfaitement victorieuse.

A Suivre

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!