Répondre à : En attendant les cloches [Recueil d’OS – fini]

LADY OSCAR / LA ROSE DE VERSAILLES Les fanfictions En attendant les cloches [Recueil d’OS – fini] Répondre à : En attendant les cloches [Recueil d’OS – fini]

#828
Marina de Girodelle
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Sujet 6 : Pendant la nuit de Pâques, Lassalle est persuadé d’avoir aperçu des lapins dans l’enceinte de la caserne. Il accourt dans le bureau d’Oscar pour lui annoncer la nouvelle alors qu’elle est en réunion avec son lieutenant, André et Alain.

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En attendant les cloches

Ce matin, un lapin…

 

Minuit avait sonné ses douze coups à l’horloge et Lassalle se sentait piquer du nez. Il détestait être de garde de nuit. Il supportait mal les nuits blanches. Surtout quand il ne se passait rien. Cela ajoutait à son humeurs un coulis de frustration, celui de savoir qu’on aurait pu dormir en paix au final. Il décida de marcher quelques pas le long du couloir, afin de se réveiller, avant d’ouvrir une fenêtre, afin que l’air nocturne frappe ses joues. Un bruit attira son attention, finissant de le réveiller complètement.

Un froissement de feuillage.

Il se précipita à l’extérieur pour se trouvez nez à museau face à un lapin ! Un lapin gras, gris (ou en tout cas, il le voyait gris), qui le regardait sans peur, clairement habitué aux hommes. Un autre bruit retentit. Un autre lapin. Puis un troisième. Ils le fixèrent avant de s’en aller dans un saut gracieux. Lassalle était perplexe. Des lapins à Paris ? Ils étaient loin de la campagne ! Venaient-ils d’un abattoir ? Et comment avaient-ils pu entrer dans la caserne ? Elle était entourée de solides murs de pierres, dont les fissures avaient été refaites bien avant le début du printemps ! Pourtant, ils avaient réussi à entrer, ce qui signifiait qu’il y avait sans doute un terrier quelque part et aussi mignons qu’ils pouvaient l’être, les lapins n’en restaient pas moins des nuisibles, des rongeurs qui mettaient en danger les archives. Il fallait en référer au commandant au plus vite ! Tâchant d’être discret pour ne pas réveiller ses collègues, il se rendit au bureau d’Oscar et porta trois coups discrets à sa porte.

– Entrez. Lança-t-elle

Elle n’était pas seule. André, Alain et le lieutenant Daguerre étaient encore debout. Ils mettaient ensemble au point les derniers préparatifs pour la sécurité de Notre-Dame pour la messe de Pâques, qui avait lieu à midi.

– Mes excuses pour vous déranger si tard et en plein travail. Dit-il
– Ce n’est rien. Parlez Lassalle. Répondit Oscar avec un geste nonchalant du poignet.
– Je crains que la caserne ne soit infestée de lapins, Commandant.
– De lapins ?

Après quelques secondes d’un silence gênant, Alain fut pris d’un fou rire.

– Des lapins ! Je sais que c’est Pâques mais tout de même ! Railla-t-il
– Moque-toi ! Rétorqua Lassalle. Mais j’ai bien vu trois lapins dans l’enceinte de la caserne ! Pardon de craindre pour la sécurité de nos archives et le bon état de nos armes !
– Paix ! Tonna Oscar. Vous avez vu des lapins ?
– Aussi clairement que je vous vois.
– Laissez nous cinq minutes, le temps de finir ce que nous avons commencé. Nous explorerons les extérieurs ensemble. Une ballade nocturne nous fera du bien de toute façon.

Vers minuit trente, les cinq soldats étaient dans la cour. Il fut décidé de se séparer pour tenter de trouver le terrier ou les animaux avant de se retrouver au même endroit une heure plus tard.

Par Saint Georges, ils allaient les retrouver, ces satanés lapins !

 

Les cinq militaires se retrouvèrent comme convenu et voyant l’air penaud les uns des autres, ils comprirent qu’il y avait anguille sous roche.

– J’ai bien vu trois lapins. Confirma Oscar. Gras et gris, comme ceux décrits. Mais quand j’ai essayé de les attraper, ils se sont sauvés. Aucun signe d’un nid ou d’un terrier dans mon secteur.

Les quatre autres opinèrent du chef, racontant leur histoire tour à tour, la même. Trois lapins gras et gris, impossibles à attraper et aucun signe d’un terrier. C’était à n’y rien comprendre. Daguerre songea un moment à une hallucination collective. Alain se pinça. Il eut mal. C’était donc la réalité. Ils allèrent étudier les denrées dans le cellier. Aucune ne semblait périmée, tournée ou moisie. Encore un mystère. Au pied de la porte de la pièce, des petites boules brunes attirèrent leur attention.

– Sans doute les déjections de ces canailles. Eluda Daguerre

André s’accroupit et les considéra. Le brun était trop brillant, trop uniforme, aucune odeur ne s’en dégageait. Il en attrapa une, non sans qu’Oscar n’eut un réflexe involontaire, celui de se boucher le nez, dégoûtée à l’idée que son ami puisse ainsi prendre à pleine main une possible crotte.

– Ce ne sont pas des selles. Confirma-t-il. C’est du chocolat !

Surmontant sa répulsion, Oscar en prit une et la goûta.

– En effet ! Mais comment ?!

De retour dans son bureau, ils trouvèrent un petit paquet rempli de boules cacaotées. Il y en avait dans les dortoirs, un par soldat.

Les lapins avaient-ils été un fruit de leur imagination ? Ou bien avaient-ils fait partie d’un stratagème d’un bienfaiteur mystère ? Ils ne le surent jamais. La seule phrase qui pu résumer leur nuit fut la suivante :

Les lapins avaient visité la caserne de la compagnie B.

FIN

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!