Répondre à : En attendant les cloches [Recueil d’OS – fini]

LADY OSCAR / LA ROSE DE VERSAILLES Les fanfictions En attendant les cloches [Recueil d’OS – fini] Répondre à : En attendant les cloches [Recueil d’OS – fini]

#827
Marina de Girodelle
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@marina-de-girodelle

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Sujet 5 : Pour une raison de votre choix, Oscar organise ou se voit contrainte d’organiser une chasse aux oeufs pour les enfants des soldats de la garde royale et des gardes françaises.

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En attendant les cloches 

 
A travers les enfants 

 

– Merci de me recevoir Oscar. Dit Girodelle
– Allons, nous sommes amis, c’est bien normal. Répondit Oscar. Que puis-je faire pour vous ?

Il accepta le verre de vin qu’elle lui tendait.

– Oscar, j’ai besoin de vos lumières ! La reine me demande d’organiser une chasse à l’oeuf de Pâques pour les enfants des gardes royaux. J’avoue que je peine à trouver par où commencer.
– Une chasse aux œufs de Pâques ?
– Il y en a eu une à Versailles pour les enfants royaux ainsi que pour les enfants des courtisans et le dauphin a exprimé son regret que les enfants des soldats n’aient pas pu jouer avec eux. La reine a donc pris les devants.
– Monseigneur Louis-Joseph a hérité du bon cœur de ses parents.

En fait, l’idée était même plutôt bonne. Cela renforçait l’affection des nobles envers les souverains. Quel parent n’aimait pas voir son enfant joyeux, heureux de participer à quelque chose d’inédit pour lui ? Elle pensa à ses hommes. Certains avaient déjà des enfants, ou d’autres venaient de devenir pères. Elle voulait organiser quelque chose pour eux aussi. Mais comment faire ? Elle n’aurait pas le temps de gérer les deux, entre celle où elle aidait Girodelle et la sienne. Pâques serait fini depuis longtemps.

– Quelque chose vous contrarie ?

Oscar sursauta. Plongée dans ses pensées, elle en avait oublié qu’elle avait de la compagnie.

– Je pensais à mes hommes. Avoua-t-elle. J’aurais aimé faire pareil pour eux.
– Et pourquoi ne pas le faire ?
– Le manque de temps, la logistique…
– Demandez à la reine si on peut réunir les deux troupes pour l’occasion. Suggéra-t-il
– Qu… Quoi ?!

Il répéta ses mots.

– La reine est déjà peu appréciée, si jamais on apprend qu’elle accepte la présence de roturier à la chasse… Dit-elle
– André est roturier et personne ne reprochait à Marie-Antoinette d’accepter sa présence.
– André me servait.
– Et vos hommes servent la France, donc la reine par extension. Et puis, comme Noël, Pâques est un moment de réunion et de paix. Quel beau symbole cela offrirait à tous, surtout ceux qui dénigrent notre reine.

 

Oscar sourit.

– Vous êtes un génie, Girodelle.
– Je ne fais qu’être inspiré par votre propre intelligence.

 

– Mais quelle idée merveilleuse, Oscar ! Monsieur de Girodelle a eu raison de vous la donner ! S’exclama Marie-Antoinette

Oscar se demandait encore pourquoi elle avait douté de sa démarche face à la joie de la souveraine.

– Tout le monde est gagnant dans cette histoire ! Vos hommes passent un moment avec leurs enfants qu’ils voient trop peu, ils voient le roi, le père du pays. Et puis, cela sera si tendre ! Imaginez tous ces petits anges courant dans les jardins ! Vous avez ma permission Oscar ! Nous allons fusionner les deux chasses en un seul grand événement ! Oh, pour ne pas léser ceux qui n’ont pas encore la joie d’être parent, s’ils ont des frères et sœurs encore jeunes, la chasse leur est ouverte !
– Merci, Majesté.

Alors qu’elle s’apprêtait à la quitter, la reine lança :

– A propos Oscar. Malgré vos réticences, amenez votre nièce Loulou à la cour. Mon petit Louis-Joseph manque cruellement d’amis.

Dehors dans la cour, les soldats d’Oscar frissonnaient, le vent était frais dans les heures jeunes de la matinée. En attendant leur commandant, certains se dandinaient, sautant d’un pied sur un autre pour se réchauffer, leur souffle se matérialisant en fumée blanche depuis leurs lèvres.

– Bonjour Messieurs. Dit Oscar en arrivant. Je serai brève. Il y aura sous peu, à Versailles, une chasse à l’oeuf organisée grâce à la générosité du roi et de la reine. Cette chasse est ouverte aux enfants des soldats de la garde royale et Sa Majesté Marie-Antoinette a décidé d’étendre cette invitation aux gardes françaises, notamment notre compagnie.

Face à leur silence, elle haussa un sourcil.

– Je m’attendais à plus d’entrain.
– Nous ne sommes pas des toutous royaux. Lança Alain
– La reine étend son invitation en tant que mère, en tant que femme. C’est sur la base du volontariat. Elle a même pensé à ceux n’ayant pas encore d’enfants, permettant à leurs jeunes frères et sœurs d’aller jouer dans les jardins de Versailles.

Alors que le silence persistait, François Armand s’avança.

– Mon petit frère sera heureux à l’idée de voir le château.

Le soldat Simon l’imita, ajoutant que sa sœur serait aux anges d’apercevoir la reine. Peu à peu, les langues se délièrent et Oscar eut la joie de compter presque tous les hommes de son groupe se prêter au jeu.

 

– Partager la chasse de nos enfants avec des laquais ? On aura tout vu.

Face à la mine fermée de Girodelle, le soldat comprit que personne ne rirait à sa plaisanterie.

– Ces laquais comme vous dites sont aussi issus de la noblesse pour la plupart. Rétorqua avec aigreur le capitaine. De plus, quand bien même ils auraient été roturiers, c’est la volonté de sa Majesté d’inviter leurs enfants à se joindre aux vôtres. Si les vôtres nous rejoignent. J’attends de vous un comportement exemplaire lors de cette journée ou il vous en cuira ! Prouvez au monde que la noblesse n’est pas qu’un titre !

Face à leurs mines, il sut qu’il avait gagné.

Les jardins du château résonnaient des rires joyeux des enfants. Oscar et Girodelle, observant les environs afin de veiller à la sécurité de touts, sentaient en eux le sentiment de la réussite, de la fierté, de l’accomplissement. Des enfants du commun jouaient avec ceux de la noblesse, leurs parents parlaient ensemble. A défaut de vrai respect, la cordialité avait l’air d’être le mot dans les esprits de tous. Marie-Antoinette avait demandé à ce que l’on installe une table de banquet avec des fruits, de l’eau, des petites douceurs comme de la pâte d’amandes, des cerises confites, quelques gâteaux. Tous les enfants repartaient avec un souvenir et les trois grands vainqueurs se voyaient le droit de visiter certaines pièces du château.

– Je dois admettre que j’avais tort. Glissa Alain au soldat Simon. Pour le coup, je suis du côté de la reine. Ca serait si beau, un monde où les gens seraient comme ils le sont aujourd’hui.
– Un jour, peut-être.
– Tu es un éternel optimiste. Je crois que c’est l’air de Pâques.

La prise de la Bastille n’était pourtant que quatre petits mois après cette vision d’un Éden français.

FIN 

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!