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LADY OSCAR / LA ROSE DE VERSAILLES Les fanfictions Les vignettes (one shot) L’inconnue qui lui fait face Répondre à : L’inconnue qui lui fait face

#1420
Marina de Girodelle
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@marina-de-girodelle

Disclaimer :  Lady Oscar est l’oeuvre de Riyoko Ikeda.

Résumé :  Alors que Marie-Antoinette observe le portrait d’elle qui sera envoyé à son futur époux, l’archiduchesse ne peut s’empêcher de se dire que la femme qui lui fait face est une étrangère.

Note de l’auteur : Le tableau mentionné est : Marie-Antoinette en robe à panier en satin blanc (1778) – E. Vigée-Lebrun

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (25/50) + 15 avril – Journée Mondiale de l’Art + Quatre aspects de… Portrait de la jeune fille en feu : ¾ : Peinture : écrire un texte où une œuvre a un rôle important ou écrire White Collar

L’inconnue qui lui fait face
L’inconnue retrouvée

Derrière elle, Elisabeth Vigée-Lebrun se tord les mains, inquiète, appréhendant la réaction de la toute jeune reine face au premier portrait qu’elle a fait d’elle. Sans doute craint-elle des remontrances ? Après tout, contrairement aux autres, elle a immortalisé ses traits les moins jolis de son apparence…

Oui, sur cette toile, Marie-Antoinette retrouve sa lippe habsbourgeoise, son nez légèrement bombé, ses yeux ronds, sa poitrine plus modeste, son front plus haut.

Et la souveraine en est absolument ravie.

Quand elle observe son tableau, enfin, elle se voit réellement. Elle se reconnaît. Elle n’a plus cette sensation de mensonges comme avec le pastel de Ducreux jadis, à l’époque de ses fiançailles.

La jeune femme prend le temps d’admirer la facture de l’œuvre : les volumes de la robe sont soigneusement réalisés. Les motifs de la dentelle sont exquis. Elle a presque le sentiment de sentir le satin de son habit sur sa peau, le parfum des couloirs du château, de la rose qu’elle tient entre des doigts fins.

Oui, elle voit cette image d’elle dans cette immense robe d’ivoire, avec ses plumes dans les cheveux qui bouclent et retombent gracieusement sur ses épaules nues.

-Mon amie, c’est comme si vous mettiez un miroir devant moi ! S’exclame-t-elle

Elle sent le soulagement de l’artiste.

-Je suis si heureuse qu’il vous plaise, Majesté !
-Vous avez choisi de montrer les défauts de mon apparence.
-Le parfait est beau mais fade. L’authenticité, elle, apporte du charme à la beauté naturelle. C’est ce que je pense, en tout cas. Mais si cela vous déplaît, je peux bien évidemment le retoucher.
-Je préférerai encore converser avec Madame du Barry ! Votre tableau est magnifique et quiconque le verra verra ainsi le vrai moi, et non cette image que l’on veut de moi. Maître Vigée-Lebrun, vous m’avez réconciliée avec l’inconnue qui me faisait face. Et j’entends que cela se reproduise.
-Majesté ?

Marie-Antoinette sourit.

-Je vous nomme ma portraitiste favorite et officielle !

Elisabeth tombe aussitôt dans une révérence profonde en baisant la main de la première dame du pays.

-Relevez-vous. Dit la reine avec douceur. J’espère qu’avec le temps, nous pourrons être de bonnes amies.

Oui, quand elle observe les coups de pinceau de la fille du pastelliste Louis Vigée, la reine de France se dit qu’enfin, ce n’est plus une inconnue qui lui fait face. C’est désormais elle, avec ses qualités et ses faiblesses.

Le mensonge cesse enfin.

FIN

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!