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LADY OSCAR / LA ROSE DE VERSAILLES Les fanfictions Les vignettes (one shot) L’inconnue qui lui fait face Répondre à : L’inconnue qui lui fait face

#1278
Marina de Girodelle
Senior Moderator
@marina-de-girodelle

Disclaimer : Lady Oscar est l’oeuvre de Riyoko Ikeda, cet écrit est un écrit de fan, je ne gagne rien, sinon des reviews et les reviews ne permettent pas d’acheter des spaghettis.

Résumé : Alors que Marie-Antoinette observe le portrait d’elle qui sera envoyé à son futur époux, l’archiduchesse ne peut s’empêcher de se dire que la femme qui lui fait face est une étrangère.

 

L’inconnue qui lui fait face

Regards croisés

 

Il ne s’est pas trompé. Il y avait bien eu quelque chose d’anormal sur le portrait de sa promise. Encore une fois, l’adage selon lequel on peut approcher la perfection mais qu’on ne peut pas l’imiter est vrai. Marie-Antoinette est enfin arrivée de Vienne et lui fait face à Compiègne après des semaines de voyage. Et en effet, elle est très différente du pastel de Ducreux. Elle fait jeune, bien plus jeune. Elle fait tout simplement ses quatorze ans. Ses yeux sont plus grands, plus ronds, presque globuleux. Son nez est légèrement bossu. Elle a définitivement la fameuse lippe de sa famille. Mais par Dieu, elle n’en est que plus belle ! Entre la jeune fille qui lui est présentée et cette image de promotion, Louis-Auguste préfère mille fois le modèle original. Elle est plus belle car elle est vraie. Ses défauts ne la rendent que plus authentique. Il trouve même qu’ils rehaussent ses qualités. Malgré la bonne facture évidente du portrait de Ducreux, il a déjà autour de lui cette odeur surannée. La vraie Marie-Antoinette, elle, a l’odeur fraîche des brins de muguet de mai. Il sent son cœur battre la chamade dans sa poitrine quand ses pupilles bleus croisent son regard myope.

– Eh bien qu’attendez-vous ? Le rabroue légèrement son grand-père. N’est-il pas coutume pour un homme d’embrasser sa promise alors qu’elle vient de faire un long voyage pour le rencontrer ?

Elle lui présente sa joue rose et il l’embrasse timidement. Un peu plus tard, lors du banquet pour fêter son arrivée, il parvient à lui glisser discrètement :

– Le portrait de Ducreux ne vous fait pas honneur, Madame.

– Il est vrai que le peintre m’a faite plus jolie que je ne le suis…

– N… Non ! Je voulais dire… Vous êtes bien plus jolie que la toile qu’il a peinte ! Vous êtes si jolie qu’il n’a pas su vous rendre Justice. Oh, je suis un idiot ! Ne croyez pas que je voulais me montrer discourtois…

La princesse lui sourit.

– Je ne le crois pas. Je vous remercie pour vos mots. A dire vrai, j’avais peur que vous ne me reconnaissiez pas. Le portrait m’a semblé si différent de moi ! J’avais peur de vous décevoir.

– Après vous avoir vue, je suis sûr d’une chose, Madame : vous ne serez jamais une source de déception pour moi.

– J’aimerais trouver un jour un artiste qui réussisse à capturer qui je suis réellement. Quelqu’un qui, s’il corrigera quelques petits défauts, ne gommera pas tout ce qui fait de moi… eh bien, moi. J’avais l’impression de vous mentir avec le tableau de Maître Ducreux.

– Je vous comprends. Mais soyez assurée qu’à mes yeux, vous êtes bien mieux que le pastel qu’on m’a envoyé !

Elle soulève son verre, lui propose de trinquer avant que Madame de Noailles lui signale qu’une future reine de France ne porte jamais de toast. Cela n’empêche pas le dauphin de lever son verre en direction de son épouse.

Désormais, il en est certain : oui, il pourra être ami avec cette désormais quasi-inconnue qui lui fait face.

FIN

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!