Petit problème saisonnier (old)

[Marina de Girodelle]

Petit problème saisonnier

 

Juillet 1762, France, domaine des Jarjayes.

Une chaleur sans merci frappait le pays mais heureusement, les récoltes ne furent pas trop touchées.
Au château des Jarjayes, vous pouviez voir sur la terrasse un petit garçon brun à l’ombre, qui répétait inlassablement cette phrase :

– J’ai chaud, il fait chaud, beaucoup trop chaud ! Chaud au soleil, chaud à l’ombre, chaud sous la pluie, chaud la nuit, CHAUD CHAUD CHAUD !

André Grandier, 8 ans, battu par KO par Grand-mère et sa louche fatale.

-Cesse donc de te plaindre André !
-Mais Grand-mère, s’il n’y avait que la chaleur mais je me suis fait dévoré par les moustiques et ça me gratte !
-Tu es un homme oui ou non ?!
-Ca m’empêche de ferrailler correctement avec Oscar.

Grand-mère le regarda avant de lui dire qu’il lui suffisait de demander au Général une moustiquaire, ce que André contesta vivement. Il ne voulait pas faire dépenser d’argent à la famille Jarjayes, déjà si bonne de l’avoir accueilli en son sein. Il était nourri, logé, instruit, blanchi et aimé même ! Lui, un simple roturier.

De son côté, Oscar fulminait. André était si étrange en ce moment ! Il ne cessait de se gratter. Avait-il la varicelle ? Ah non, c’est vrai, il l’avait déjà eu, c’était même elle qui la lui avait refilée, ce dont elle était peu fière.
En plus, le soir, elle l’entendait taper des mains. Applaudir dans son sommeil alors qu’il ne l’avait jamais fait avant….C’était décidé !

– Oscar, mon grand, ce soir c’est opération espion ! Se dit la petite blonde

Sa chambre était voisine de celle d’André, elle n’aurait aucun mal à s’y faufiler.

La nuit vint et Oscar entendit André « applaudir ». Elle pénétra dans sa chambre et vit qu’il était réveillé.

-André que fais-tu ?
-Ah euh rien !
-Menteur !

Elle vit le cadavre d’un moustique et comprit. André était incommodé par les moustiques d’été.

-André, tu n’as pas de moustiquaire ?
-Non.
-Mais pourquoi n’en as-tu pas demandé à Père ?
-Je ne veux pas que vous fassiez de dépenses inutiles pour moi.
-Sornettes ! Demain, après le petit-déjeuner, viens avec moi d’accord ? Et cette nuit, tu dors avec moi, comme ça les moustiques ne t’atteindront pas !

Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil et un bon repas, Oscar expliqua à son père le problème d’André et ses appréhensions. Le Général rit de bon cœur avant d’assurer au petit garçon qu’il ne le gênait en rien, que s’il avait besoin de quelque chose, il fallait le lui dire. A ses yeux, il était comme un membre de la famille.

Le soir même André disposait d’une jolie moustiquaire toute neuve et plus jamais les moustiques ne vinrent l’embêter.

FIN

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!

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