La Glorianna française (old)

[Marina de Girodelle]

La Glorianna française

Quand elle était enfant, Marie-Thérèse écoutait la douce voix de sa femme, la reine Marie-Antoinette, lui raconter des histoires de grandes reines. Bien sûr, il y eut son illustre grand mère, Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine. Mais il y eut la grande Aliénor d’Aquitaine, Marguerite de Provence qui suivit son mari en croisade. Elle accoucha même de son fils sur ces terres d’Orient : Jean-Tristan. Elle écouta aussi les histoires de deux grandes régentes : Blanche de Castille et Anne d’Autriche. Mais celle que sa mère adorait, celle dont elle lui racontait souvent l’histoire, c’était Elizabeth I. Bien sûr , Marie-Thérèse entendit l’histoire d’Henry VIII, de ses six épouses, de ses enfants mais sa mère la comparait à Elizabeth. Selon elle, elle avait sa beauté et son intelligence.

– Vous êtes comme elle. Droite, sérieuse, cartésienne, la tête sur les épaules. Si vous devenez reine, vous serez, j’en suis sûre, la prochaine Glorianna.

Mais la Révolution était passée par là. Comme Anne Boleyn, comme Katherine Howard, sa chère mère était devenue « la dame de la Tour ». Et comme elles, elle avait été accusée de trahison et décapitée.

Marie-Thérèse était seule désormais ans sa tour. Elle avait appris auparavant l’histoire complète d’Elizabeth. Elle aussi, suspectée et accusée de trahison, avait été enfermée dans une tour par sa sœur, la reine Mary I. Mais elle craignait d’en sortir en Lady Jane Grey, la tête dans un panier. Puis, sa captivité fut adoucie à la mort de Robespierre. Elle eut même droit à une servante, sa chère « Reinette ». Elizabeth aussi avait été bien traitée à la Tour de Londres. Dès qu’elle était aperçue, elle était acclamée. Comme Elizabeth.

Et enfin, comme Elizabeth, elle quitta la tour le jour d’un anniversaire pour une autre prison. Le 19 mais, jour de l’anniversaire de mort de sa mère, Elizabeth quittait la tour pour être surveillée à Hatfield, la maison de son enfance. Le jour de son anniversaire, Marie-Thérèse quitta la tour pour gagner Vienne, la ville natale de sa chère maman. Malgré sa tristesse de quitter sa chère France, la jeune princesse savait que, quand elle retournerait dans la capitale de son pays, elle serait acclamée par son pays en digne fille de France.

Parce que c’était ce qui était arrivé à Elizabeth.

FIN

~ Un soleil se couche, un autre se lève et ce qui fleurit aujourd'hui périra demain. Tout n'est que vanité!

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